Oui c’est quoi le temps ? De l’argent, quelque chose qu’on perd, qu’on gagne ?
Et surtout le temps, c’est quoi pour vous ?
Je pense et je vois que la période que nous traversons pose plus que jamais la question du temps. Pour certains c’est un temps vide à occuper, pour d’autres c’est une surcharge de tout : travail, stress, incertitude.
Alors, comment se réapproprier son temps ?
En étant curieux de ce qu’il est, de ce qu’il nous dit. En explorant à quoi il nous renvoie.
Et aujourd’hui, je vous propose d’aller voir plus précisément du côté de la surcharge de travail ou d’activité, et du temps qui nous manque.
Se réapproprier son temps et son travail permet de reprendre les rênes de son activité. Ne plus subir tout ce qui arrive, revenir à un sentiment de maîtrise, si important pour la confiance et l’estime de soi. Attention, il n’est pas question de tout contrôler et de verser dans un perfectionnisme lui-même source de stress.
Non, les méthodologies de gestion de son temps et de sa charge de travail offrent la possibilité d’y voir plus clair, d’avancer dans la direction que l’on s’est choisi et de se concentrer sur les activités/tâches qui nous apportent une vraie valeur-ajoutée.
Voici une approche que je propose souvent, à découvrir, à tester et à améliorer selon vos envies !
1/ Régler sa boussole
1/ Régler sa boussole
Avant de penser planning, organisation, il y a une étape incontournable qui requiert de faire une pause dans le temps continu. Eh oui, paradoxe, se réapproprier son agenda surchargé passe par un break.
Lorsque l’afflux de tâches, d’actions, d’infos ne s’arrête pas et devient ingérable, il y a désorientation.
Nous perdons de vue la direction, les objectifs qu’on s’était fixé et nous sommes ballotés par des contraintes et des injonctions extérieures. Un terrain idéal pour le stress. Une perte de contrôle.
Alors pour reprendre pied, je conseille toujours de commencer par souffler, respirer puis d’aller explorer ce qui est souhaité.
En entreprise, ce sera de faire le point sur les objectifs donnés par la société en lien avec sa propre vision.
En indépendant, ce sera de revenir aux objectifs qu’on s’est fixé pour notre activité : objectifs de CA, équilibre pro/perso, transformation d’offre…
L’enjeu de cette étape est aussi d’aller réveiller l’envie, le plaisir, sous la tonne d’actions enchaînées depuis des mois. Sortir du mode automatique.
Envie d’essayer ?!
Quelques questions simples, dans ce cas :
- « Quelle est ta vision à 3 mois, 6 mois, 1 an ? »
- « Que veux-tu avoir réalisé à ces échéances ? »
- « Qu’as-tu envie de faire cette semaine ? En quoi ce serait satisfaisant pour toi ? »
2/ Se confronter au réel
La seconde étape est de d’aller comparer ses ressentis et le réel. « Je suis débordé.e », « Je n’ai pas le temps » : est-ce vrai ?
On ne va pas se mentir, quand la charge de travail est très importante, c’est souvent vrai.
Néanmoins, mettre en lumière le déroulé de sa semaine aide soit à prendre conscience que c’est ubuesque, soit qu’il y a des poches de liberté à exploiter.
Pour cette étape je vous propose l’exercice suivant :
– Prenez une feuille blanche et divisée là en jours de la semaine ou imprimez un semainier.
– Identifiez ce que vous voulez observer : temps de travail, temps pour faire des choses pour soi, temps de repos, temps de prospection, temps avec les autres, temps contraint (expl : trajet)… Bref, sélectionnez les 4-5 catégories qui sont importantes pour vous et associez-y une couleur.
– Durant une semaine, observez et notez comment s’articule, se répartissent vos différentes catégories de temps.
Une fois la semaine passée : regardez, ressentez ce que dit ce suivi. Quelle catégorie est dominante, laquelle est minime, quelle émotion émerge en regardant votre semaine… C’est le moment d’accueillir et de constater, tout simplement.
3/ Ma capacité et ma charge
Après l’observation, la planification.
En industrie, pour savoir comment produire la demande client et comment la planifier, on fait ce qu’on appelle une analyse charge/capacité.
La charge c’est le volume de ce qu’il y a à produire et sa conversion en temps.
La capacité, ce sont les moyens humains et techniques que l’entreprise a pour produire cette demande.
C’est la même chose pour n’importe quel métier ou activité finalement. De combien de temps je dispose et qu’est-ce que je dois accomplir ?
Cela implique d’être au clair sur 2 choses :
– Le temps qu’on souhaite alloué à son activité. Et je dis bien souhaite. Car qu’on le veuille ou non, il y a dans le surmenage un moment où une, voire des décisions s’imposent. Et pour prendre ces décisions, parfois difficiles, nous avons besoin d’être au clair sur ce que l’on souhaite réellement. C’est là que le coaching prend tout son sens, car il aide à se re-connecter à ce qui est important pour soi.
Donc : « combien d’heures par semaine veux-tu consacrer à ton activité/travail ? »
Ce sera notre capacité.
– La charge, c’est ce que l’on a à faire.
Pour cela je m’appuie et je conseille l’approche préconisée par François Délivré dans son excellent livre Question de temps.
L’approche est simple : lister toutes les tâches que l’on a à faire dans la semaine, évaluer à la grosse maille le temps que ça va nous prendre et faire un premier exercice d’adéquation. Ce que j’ai prévu est-il compatible du temps dont je dispose (et que j’ai choisi)? Oui, nickel. Non, on en parle au prochain chapitre.
Je recommande de faire aussi cet exercice à la journée lorsqu’il y une charge de travail importante.
Et à présent, où en sommes-nous ?
Nous avons clarifié nos objectifs, pris conscience de la répartition de nos temps dans la semaine. Nous nous sommes recentré sur nos souhaits, avons évalué si la semaine prochaine nous allons pouvoir faire tout ce qui est prévu.
Pas mal non ?! Et bravo. Car s’interroger sur sa manière de vivre et gérer son temps touche à des ressentis très personnels. Cela réveille parfois des croyances, des vécus qu’on préfèrerait laisser sous cloche.
Reste un dernier zoom : que faire quand ma charge est supérieure à ma capacité ?
4/ Prise de décisions
Dans ce cas, il n’y a pas 36 milles solutions : on augmente sa capacité ou on baisse sa charge.
Augmenter sa capacité passe schématiquement par 3 possibilités : augmenter ses heures de travail, déléguer/embaucher/prendre un prestataire, gagner en efficacité dans sa façon de travailler.
Baisser sa charge c’est : prioriser, reporter ou même abandonner certaines actions/projets, négocier du délai… A chacun selon sa personnalité et ses envies.
Quoiqu’il en soit pour ces 2 aspects, c’est le moment de prendre des décisions. Elle seront plus faciles à prendre si on est clair sur ce que l’on veut.
Nous sommes arrivés au bout du processus. Une fois testé, l’idée est de retenir ce qui vous convient et de laisser le reste.
Surtout, surtout, toute méthodologie doit être un levier, un moteur, pas une contrainte. Il y a des périodes où nous avons besoin de nous laisser porter plutôt que de planifier. Des périodes propices à la pause, d’autres à l’action. Sans oublier que nous avons tous des besoins différents en terme d’organisation : besoin de temps et de calme, besoin de stimulations extérieures et de changements d’activité. A vous de faire en fonction de ce qui est juste pour vous.
Pour aller plus loin, voici quelques ressources qui me plaisent et que je trouve aidantes :
– François Délivré, Question de temps : pour un check-up complet de notre rapport au temps,
– 2 articles sur la surcharge de travail : https://pickr.fr/6-astuces-pour-lutter-contre-la-surcharge-de-travail/; https://www.penser-et-agir.fr/surcharge-de-travail/,
– pour les indép et entrepreneur.es, le délicieux et vivifiant blog des Aventurières, qui parle régulièrement de ces sujets : https://www.lesaventurieres.com/
Une question, besoin d’une précision ? Vous pouvez me contacter via les commentaires ou mail : [email protected]
Beau voyage au cœur de votre temps 💙🙂
Photo principale : Estée Janssens on Unsplash